La question de l'authenticité, part 2
Par contre, ici, j'ai écrit que nous n'avions pas de preuve historique de l'existence de Jésus. Eh bien, l'enquête de Jean Staune me semble en apporter une beaucoup plus solide que les extraits de Tacite ou de Josephus (revu et corrigé par Eusèbe de Césarée).
L'élément le plus passionnant dans cette enquête pour montrer que l'évangile de Jean est le plus authentique des évangiles canoniques est l'analyse du grec de... Ponce Pilate (pages 213-214):
J'encourage à lire Jean Staune dans son texte, mais il apparaît que le latin et le grec ne construisent pas les questions de la même manière.
La question posée par Pilate était «Quelle accusation portez-vous contre cet homme ?».
Et là où le grec distingue l'identité d'une personne et l'espèce du délit (tina pour l'un et poia pour l'autre nous dit-on), le latin n'utilise qu'une forme : Quam.
Donc, là où, dans un grec parfait, Pilate aurait du demander poian katègorian poiesithé kata tou anthôpou toutou?, l'évangile lui fait dire tina katègorian phérété kata tou anthôpou toutou?, soit une phrase grecque construite selon la forme latine Quam accusationem affertis adversus hominem hunc ?.